J'ai très vite retrouvé mes marques et endroits favoris: l'avenue Mont-Royal, la rue St Denis, le disquaire de l'Oblique, le quartier du Mile End -en voie de gentrification- et mon ex-QG de la Casa del popolo, bar-concert mythique et l'un des fiefs de Constellation, label local de punk-rock anglophone.
Puis ça a été un 5 à 7 au Verre Bouteille avec l'équipe de Coup de coeur francophone, festival de chanson francophone au sein duquel j'ai réalisé mon stage il y a déjà 3 ans. Le temps de quelques pintes de Boréale et c'est déjà l'heure de la pratique (la répèt quoi) de Feed the Ghost, le band de Mat et ses complices Mik et Mataï. Un show-case pour moi toute seule, c'est dire si j'ai de la chance.
Pour vous présenter un peu le band, j'ai pas trouvé mieux que la review de Manu (qui a également réalisé le logo ci-dessus), bien écrite et complète et tout et tout:
Once upon a time…
Juin 2003. Radiohead (enfin Thom Yorke & Jonny Greenwood) joue à Montréal pour la chaine de télé Musique Plus à l’occasion d’un concert acoustique. L’événement est suffisamment rare et important pour que la devanture de l’immeuble soit entourée de fans de tout ordre, déçus de n’avoir pu rentrer assister au show. Pas grave, on voit bien le concert derrière la vitre et bien que Radiohead soit allégé de basse et de batterie, ça n’empeche pas un petit français débarqué à Montréal depuis 2 ans de reproduire la partie rythmique en tapant sur son torse (c’est bien connu, les batteurs ne peuvent s’empecher de taper sur tout ce qui bouge, ou ce qui ne bouge pas d’ailleurs).
Mikaël, un Québecois pure souche, guitariste, pianiste, chanteur à ses heures, résident à Longueuil (banlieue sud de Montréal) est venu voir le show lui aussi. Il regarde le petit français s’exciter et reproduire There There en tapant sur ses cuisses.
“Tu serais pas drummer toi ?“. Belle déduction.
S’ensuit une proposition indécente pour faire de la musique ensemble, avec un bassiste. 3/4 mois et des ennuis de voiture plus tard, Mikaël et Mathieu se retrouvent dans l’impossibilité technique de poursuivre les répétitions à l’extérieur de Montréal. Les quelques compositions ressorties de l’exercice (Alley, Bleu marin…) étaient trop intéressantes pour ne laisser place qu’à une frustration commune.
Coup du hasard ou du destin, privés de bassiste, habitant tous les deux dorénavant à Montréal, Mikaël renoue par hasard le contact avec un ami musicien rencontré à
Ni une ni deux, autour d’une pinte de plusieurs pintes de Boréale Rousse, le feeling passe, les influences musicales communes aux 3 rendent le contact plus aisé, plus direct, et le projet se concrétise au fur et à mesure que l’amitié se crée.
No name
Tous les groupes à leur constitution passent par là. Pas de nom. Le plaisir de jouer avant tout, pour le reste, on verra.
Mikael, guitariste-chanteur compose tous les morceaux. C’est lui qui assène les mélodies sur lesquelles Mataï pose les fondations d’une assise rythmique a la basse, faisant évoluer à eux deux les structures, complexifiant certaines parties, simplifiant d’autres. Mathieu complète et solidifie ces fondations par un jeu technique et percussif, ajoutant groove et rigueur à l’ensemble. Mikaël dessine le squelette avec quelques touches de couleurs, Mathieu et Mataï peignent à l’intérieur.
La musique, c’est aussi une affaire de personnalité et de sensibilité. Si Mikael semble être la boîte à idées musicales, l’alchimie ne fonctionnerait probablement jamais sans l’attitude posée et imposante de Mataï, ou le cartésianisme de Mathieu. La maturité vs l’enthousiasme. On pourrait comparer les Feed the ghost à une famille, mais je ne le ferai pas, parce que si Mataï s’imposerait à l’évidence comme le père responsable et sage, Mikaël comme le jeune adulte taquin et volontaire, il ne resterait pour Mathieu que la place de femme active conciliatrice. Et ça, il n’aimerait pas, non :)
L’avantage d’avoir un bassiste qui travaille dans un studio, c’est de pouvoir répéter et enregistrer de manière professionnelle à volonté. Le groupe passe donc des soirées et parfois des week-end à composer, jammer, enregistrer, essayer sans relâche. Ils se découvrent une volonté commune de faire la meilleure musique possible à leurs oreilles, chacun jouant pour soi et pour l’autre avant tout.
2 ans plus tard, le groupe choisit de s’appeller Feed the ghost (nourris le fantôme, en traduction littérale de base), sorte d’allégorie à la sensation d’alimenter un système, de travailler quotidiennement pour un Rien global. Faire de la musique est finalement une manière de contourner cet aspect inutile de l’existence, de créer quelque chose de concret et d’arrêter de nourrir ce fantôme qu’est la société.
Mikael ressentait une frustration permanente à travailler au sein d’une banque, où l’activité principale d’une journée était de permettre à des clients de prendre des crédits pour acheter des biens de consommation et probablement chercher par ce moyen à obtenir une illusion de bonheur matériel. On n’est plus dans le to be or not to be, mais dans le to have or not to have.
Lors d’un trajet quotidien de métro, Mathieu essaye d’imaginer ce que pourrait être la pochette d’un éventuel album. Un rapide coup d’oeil à tous ces gens pressés par le quotidien, l’incompréhension, l’inspiration, un flash, l’envie. Feed the ghost. [...]
Ils viennent tout juste de sortir leur EP, I think, therefore I factorize, bientôt disponible chez les meilleurs disquaires (on espère !). En attendant, vous pouvez écouter leurs morceaux sur leur MySpace: http://www.myspace.com/feedtheghostband.
J'ai pris quelques photos de la pratique, mais elles ne rendent pas hommage à leurs sujets, faute de lumière dans le studio. En voici quelques unes qui, bien que surexposées, peuvent parfois rappeler une certaine surréalité...
Mat, drum, vocal
Matai, bass, vocal
Mik, keyboard as well
Après cette soirée chargée, le reste du weekend a été plus tranquille mais toujours riche en concerts: samedi soir au Divan Orange avec Plants et Animals (entre autres groupes), rock anglophone et Antoine Gratton dimanche soir au Verre Bouteille, entre ballades pop, tounes acoustiques et autres plus rock'n roll. Les deux soirs, pour 6-7$... une autre spécificité de Montréal, l'offre foisonnante de concerts abordables et souvent de très bonne qualité, ce qui ne gâche rien. C'est sûrement aussi pour ça que j'avais voulu y rester.
Le retour à New York a été long et pénible... et quelqu'un est resté à la frontière (pas moi hein). Arrivée à 2h du matin dans les lumières assourdissantes de Times Square, vaguement exténuée mais contente de ce séjour et d'avoir pu faire le tour de tous ceux que je voulais voir et revoir. (Merci encore à Mat pour l'accueil et le futon...)
Maintenant c'est New York de nouveau. Finalement le fait de revenir me fait pleinement réaliser à quel point cette ville m'est devenue rapidement familière. Et son emprise, parfois, sur quelques autres.
(Note: j'ai uploadé de nouveau mes photos de Brooklyn qui ne s'affichaient plus. En espérant qu'il n'y ait pas d'autres bugs...)
6 commentaires:
bitch.
(traduit la jalousie)
Salut Lucy,
Merci de tous tes commentaires.
Tu auras été notre plus grande admiratrice. Tu nous as vu sur mon blog mais je ne t'ai pas apercu sur le tien. Puis je mettre un visage sur ce pseudo "lucy" ?
Biz
Cher manu,
Vous n'avez pas le monopole du coeur. Ni de celui de Première Groupie.
Musicalement vôtre,
L.
J'adore les photos fantomes !!!
Très cool :)
-Amaury
Coucou
alors, c'est la 2ème fois que j'essaye de mettre un commentaire sur ce sujet...j'espère que ça va fonctionner ce coup ci !
Tout ça pour dire que contrairemetn à Manuel, non je ne suis pas jalouse pour la simple raison que ... moi aussi je serai à montréal à la rentrée ahahah et pour un an !!! et que je pourrais venir te voir à NYC !
En tout cas, d'après ce que j'ai compris, ce we a été intense ! quels moments fabuleux tu vis en ce moment ! je t'envie, profite au max
bisous ma belle
Anne-cé
bon, comme tu le vois, j'ai retrouvé internet... je me mets à jour, et tu vas devoir dès demain me "updater" sur tes aventures de ces derniers temps!
xoxo.
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